TEMOIGNAGES GESTION DE CRISE COVID-19
“Cette période a redonné du sens à nos acquis”
Comment les équipes de l’Aurar ont-elles vécu, sur le terrain, les changements imposés par la menace du coronavirus.
Dr José GUISERIX (médecin)
“La population réunionnaise a été responsable sur le confinement, notamment les patients dialysés, transplantés, atteints d’insuffisance rénale chronique, conscients de leur fragilité particulière, qui ont vite compris l’intérêt des gestes barrière. Les équipes de l’Aurar ont été exemplaires dans la gestion de cette crise. Les professionnels ont parfaitement appliqué les consignes d’hygiène dans les pratiques de soins. Les bonnes habitudes ont été renforcées”
Florian BITTEL (assistant de coordination à Saint-Pierre)
« Cette période a constitué un grand bouleversement pour tout le monde. L’ambiance était lourde durant les premiers jours. Certains collègues étaient stressés en venant travailler. Peu à peu, avec les mesures (port du masque, mise en œuvre des procédures), les personnels ont été rassurés. De nouvelles habitudes ont été prises et certaines devraient perdurer, notamment l’arrivée fractionnée des patients et bien sûr l’application des mesures barrières. Nous devons nous adapter. Et redoubler de prudence».
Elisa HOARAU, Céline CHEVALIER et Hassanatou DIALLO
(aides-soignantes)
« Il a fallu faire preuve de pédagogie pour expliquer les nouvelles mesures de sécurité auprès des patients et des ambulanciers. Le port du masque généralisé les a rassurés. Pour les aides-soignants et les agents, les charges de travail ont un peu augmenté avec l’application des nouveaux protocoles, notamment la hausse des fréquences du bio-nettoyage des locaux. Chacun a conscience des enjeux, il y a beaucoup d’entraide et de solidarité au sein de notre équipe ».
Jeanine BEONEL (secrétaire médicale)
« En 40 ans de carrière, je n’ai jamais connu une telle situation au niveau sanitaire. Le Covid, la dengue, deux mois de confinement, incroyable ! La réactivité des équipes, leur capacité d’adaptation, a été formidable. Coup de chapeau également aux patients qui ont été très responsables vis-à-vis des gestes barrières. Les mesures de distanciation ont bousculé leurs habitudes, eux qui aimaient se retrouver en salle d’attente avant leur dialyse. Mais ils comprennent que c’est pour leur sécurité».
Dr Serban ARDELEANU (néphrologue)
“Nous vivons une situation exceptionnelle à l’échelle de la société. Qui nécessité de nous adapter, tous, à notre niveau. La Réunion a pour l’instant la chance de ne pas être trop impactée. A l’Aurar, nos patients se sont très bien adaptés. Ils ont fait preuve de maturité et de sagesse dans un contexte difficile. Je les félicite. Tout comme je salue la belle mobilisation les équipes soignantes, administratives, et tout particulièrement notre équipe opérationnelle d’hygiène qui a fourni un gros travail pour accompagner la mise en place des protocoles”
Nicolas CAZALI (pharmacien gérant)
« Notre pharmacie a fonctionné normalement, nous n’avons rencontré aucun problème d’approvisionnement. Dès janvier, nous avions anticipé les commandes de masques chirurgicaux et FFP2, et pris des mesures de protection renforcées pour sécuriser nos stocks de matériel sensible. Je tiens à saluer le travail de mon équipe, qui a toujours été présente sur site pendant le confinement. Dans notre service, le télétravail n’est pas possible, et il n’y a pas de plan B pour remplacer du personnel au pied levé. Nous ne devons pas relâcher la garde ».
Clélie ADAME (coordinatrice des soins)
“Cette période a redonné du sens à nos acquis. Tout le travail réalisé en amont dans les commissions, à travers les procédures, a permis de sécuriser la prise en charge. La conscience professionnelle s’en est trouvée renforcée. L’institution ne nous a pas lâchés. Tout est mis en œuvre pour la sécurité des patients et des personnels. Je crois que ces derniers l’ont bien compris. Car honnêtement, les patients ont plus peur d’être contaminé en allant faire leurs courses qu’en venant dialyser. Le personnel soignant a joué le jeu, s’est montré à l’écoute des procédures malgré quelques réticences au départ. On peut saluer leur mobilisation “
Nadine MADARASSOU (secrétaire médicale)
“Nos patients se sont adaptés, ils ont compris l’enjeu de cette crise sanitaire. A Quai Ouest, plus particulièrement, ils ont fait preuve d’une grande responsabilité dans le respect des précautions sanitaires. La mise en application des protocoles (horaire d’arrivée décalée, fin des rassemblements à l’usage) a été un peu difficile à intégrer, mais à l’usage, les habitudes commencent à changer. Personnellement, je n’ai pas ressenti d’angoisse ni de stress particulier. Avec la nouvelle organisation, dans notre petite unité, je veille à assurer une surveillance renforcée des patients en attendant leur prise en charge par l’aide-soignant. Ce n’est pas une corvée, plutôt une attention professionnelle vis-à-vis des collègues. Cette crise sanitaire nous pousse à revoir notre mode de vie, notre façon d’être. Il faut prendre le positif “
« La cohésion avec les patients n’a pas été rompue malgré la distanciation physique »
Souhila HAMLA (responsable qualité)
“Nous avons mis en place une cellule de crise afin d’anticiper sur ce nouveau risque de pandémie, contre lequel nous n’avions rien d’écrit dans notre cartographie des risques. Comme tout le monde, on ne s’attendait pas à cela. Un retour d’expérience va être organisé sur cette gestion de crise en interne, et nous allons tenir compte de ce risque dans notre cartographie. Je salue le travail collectif de tous les services car il fallait s’adapter au jour le jour aux nouvelles recommandations, et ce n’était pas un exercice facile “
Julien CRIMET (aide-soignant)
“J’ai pris mon poste pendant le confinement. Les consignes étaient claires. Il fallait être très attentif aux normes d’hygiène pour sécuriser le patient et nous-même. A l’Aurar, nous avons les moyens d’appliquer les procédures avec rigueur. Nous disposons de tous les équipements nécessaires. Venir travailler en étant sécurisé, c’est primordial “
Marina HOAREAU (diététicienne)
“Dans la relation avec le patient, le plus compliqué, pour moi, c’était de se faire comprendre, avec le masque, en gardant une certaine distance. Avec cette crise, la déformation professionnelle est devenue la norme en matière d’hygiène. Autrement dit, on ne me regarde plus avec étonnement lorsque je me lave les mains régulièrement “