Portrait de patients, Raymonde K’Bidy
A 84 ans, Raymonde K’Bidy a choisi de faire son traitement à domicile. Une dialyse devenue rituelle qu’elle partage aux côtés de son mari.
« Voilà mon espace de soins. C’est quand même mieux qu’à l’hôpital, n’est-ce pas ? »
Raymonde K’Bidy, 84 ans nous fait découvrir sa chambre, à l’étage d’une coquette maison créole, là où elle effectue ses séances quotidiennes de dialyse depuis trois ans. On lui a diagnostiqué une insuffisance rénale chronique en 2017 à la suite d’un infarctus. Opération, convalescence et annonce d’une mise en dialyse urgente. Un bouleversement pour cette senior pleine de vie.
« Au début, j’ai refusé la dialyse, ça me faisait peur d’être contrainte jusqu’à la fin de mes jours »
Une Infirmière libérale passe deux soirs à son chevet pour lui expliquer que ce traitement est vital. Les réticences s’estompent, la réalité s’impose. Raymonde commence par l’hémodialyse à l’hôpital de Saint-Pierre.
« « Etre clouée sur un lit trois fois par semaine, je supportais mal »
Après une discussion avec le néphrologue, elle choisit alors d’opter pour des séances à la maison. Elle est orientée vers l’Aurar. Première contact avec Gaëlle Bouchière, infirmière de l’équipe de dialyse à domicile Sud qui se rend au domicile de la patient pour effectuer une information pré-dialyse. Les conditions d’hygiène et de sécurité sont réunies pour une prise en charge hors centre.
Cinq soirs sur sept, c’est le rituel. Les séances démarrent à 19h, après le dîner, devant la télé. « Je suis attachée à ma machine, sourit la septuagénaire. C’est avec elle que je fais des infidélités à mon mari. Monsieur s’est accommodé de faire chambre à part. « Je suis à côté, jamais loin, j’ai toujours une oreille », glisse-t-il, bienveillant. Serge vite au rythme de son épouse. Le matin, il se réveille à 4h45 pour accueillir l’infirmière libérale qui vient prodiguer les soins. « Je lui ouvre la porte, après, elle fait comme chez elle… A force, chacun a ses habitudes ».
Thé, café, scrabble
Chaque mois, Raymonde K’Bidy se rend au centre de dialyse de Saint-Pierre pour une visite de contrôle avec les infirmières et le médecin de l’Aurar. « Elles évaluent l’état de mon pansement et répondent à mes interrogations ». Elisabeth Petit complète : « De notre côté, on regarde comment se déroule ses séances de nuit en fonction des données inscrites dans le carnet de suivi : poids, tension, température, diurèse, ultrafiltration».
Raymonde ne tarit pas d’éloges sur la qualité de sa prise en charge : « Je suis très bien accompagnée par l’Aurar, je m’y sens bien, rien à voir avec le cadre de l’hôpital où j’ai perdu 11 kilos. Quand je me rends à l’Aurar, c’est comme si j’allais en ballade ». Elizabeth Petit confirme en relevant ce détail : « Mme K’Bidy est toujours très bien maquillée quand elle vient nous voir ».
Trois ans après, la Saint-Joséphoise dit avoir bien intégré son rythme de vie avec la dialyse. « A maison, c’est bien plus confortable. Je reste active, j’apprécie de pouvoir bouger tant que ma santé le permet ». Chaque jeudi, autre rendez-vous immuable : la partie de scrabble avec ses copines : « On commence toujours par un café ou un thé. On joue et on finit par un gâteau maison. A six heures, chacun rentre chez soi ». Raymonde y retrouve Serge qui a pris soin de préparer le dîner. Le couple est soudé par 63 ans de mariage, 6 enfants et 16 petits-enfants qui font leur fierté.
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