Maladies rénales : des spécificités féminines
Par Marielle Ammouche le 05-03-2018
Dans un contexte de défaut de dépistage et de diagnostic précoce, les néphrologues ont souhaité, à l’occasion de la prochaine Journée mondiale du rein (8 mars), sensibiliser particulièrement les femmes à cette problématique.
Cette année, le thème retenu pour la 13ème édition de de la Journée Mondiale du Rein, qui aura lieu le 8 mars, sera axé sur les maladies rénales de la femme et leur prévention, avec pour slogan : “Le Rein & la Sante de la Femme : Un facteur majeur à ne pas négliger”. Les femmes représentent globalement 40% des personnes traitées pour une insuffisance rénale chronique par dialyse ou greffe rénale. Et concernant la transplantation, 38 % des personnes porteuses d’un greffon rénal fonctionnel sont des femmes, et 43 % des personnes greffées en 2015 étaient des femmes. “Il est temps d’y accorder une attention accrue afin de mettre en place les mesures de dépistage et de prévention adaptées”, alerte le Pr Maurice Laville (Centre hospitalier Lyon Sud), Président de la Fondation du Rein
Les maladies rénales présentent, en effet, des spécificités chez les femmes, que ce soit sur le plan de leurs causes, ou de leurs traitements, mais aussi parce qu’elles ont des conséquences sur la fertilité et la grossesse. Ainsi, certaines affections rénales sont plus fréquentes chez les femmes, comme les infections urinaires. Elles conduisent cependant rarement à une insuffisance rénale sévère.
Comme chez l’homme, la néphropathie diabétique constitue l’une des principales causes d’insuffisance rénale. En revanche, les femmes présentent moins souvent de néphropathies vasculaires. En conséquence, l’espérance de vie des femmes non diabétiques apparait un peu meilleure après l’entrée en traitement de suppléance dans la population féminine.
Un impact majeur de la grossesse
Et, outre la prééclampsie, “de nombreuses maladies rénales voient leur évolution amplifiée par la grossesse, qu’il s’agisse de l’insuffisance rénale chronique, de maladies kystiques, ou encore de maladies auto-immunes comme le lupus systémique”, ajoute le Pr Laville.
Par ailleurs, l’insuffisance rénale et ses traitements ont un impact négatif non négligeable sur les possibilités de grossesse. “La dialyse intensive a sensiblement amélioré le pronostic des grossesses, mais seule la transplantation permet d’améliorer la fertilité”, explique le spécialiste.
Cette Journée Mondiale du Rein attirera l’attention du public sur la nécessité d’avoir une activité physique et de manger sainement pour prévenir l’apparition ou l’aggravation des maladies rénales chez la femme, de leur détection précoce et de leur prévention, notamment au moment de la grossesse.
Sources :
La Fondation du rein.