Je n’ai pas connu l’enfance de l’Aurar, j’ai rejoint l’établissement en 2004, au centre ambulatoire de Saint-Pierre à l’époque de sa croissance exponentielle. Une époque où l’Aurar était encore la seule structure, en dehors de l’hôpital, à prendre en charge les dialysés. J’ai surtout connu l’Aurar dans sa période de maturité avec la diversification des activités : l’ouverture de la Clinique Oméga, la télémédecine, la formation, les prestations matérielles à domicile, etc. Au fil de son développement, l’établissement a su conserver ses valeurs associatives pures : statut non lucratif, éthique humaniste, qualité des soins au service des patients. Après 40 ans, arrive l’âge de la pleine maturité, l’Aurar se doit de continuer à innover, à répondre aux besoins de ce que j’appelle la 3e médecine : la prise en charge et le maintien à domicile des seniors

Mes débuts à l’Aurar remontent à 2005 en tant que secrétaire. J’y suis revenue 11 ans plus tard comme agent, avant d’évoluer vers le métier d’aide-soignante. Grâce à l’Aurar, j’ai pu intégrer l’Ifas de Saint-Etienne, où j’ai validé mes acquis. A 55 ans, quitter mon île, ma famille, ma maison, pour retourner en études, ce n’était pas évident ! Fière d’avoir relevé ce challenge, je suis revenue avec une expérience riche en savoir et en relations humaines. Mon parcours de vie est très lié à l’Aurar, je m’y suis toujours investie, dans des commissions, pour les journées récréatives, les certifications. Devenir infirmière ? Trop tard, mais si j’étais plus jeune, j’aurais tent.

A l’Aurar, à mon arrivée, j’ai été formé à la dialyse par les aides-soignants ! J’ai aussi beaucoup appris au contact des médecins. Le métier d’infirmier en dialyse, c’est un travail très technique qui demande une attention et une présence constantes auprès du patient. En 10 ans, la technologie a beaucoup progressé : on est passé de la feuille à l’ordinateur, du générateur sans hémodiafiltration à des machines de plus en plus perfectionnées. C’est un plus pour la surveillance du patient, mais ça ne remplace pas la vigilance humaine. En salle, il n’y a pas de routine, car il faut toujours s’adapter à la situation des patients lors des soins.