La renaissance des greffés

Prisca Salique, Marie-Catherine Montoya et Christelle Paquiry

 

A l’occasion de la journée mondiale du don d’organe et de la greffe, l’Aurar a réuni des greffés, des associations de patients, et les équipes spécialisées du CHU pour une table ronde. Un temps d’échanges et de partage, en toute convivialité, afin de promouvoir la démarche du don pour la vie. Voici quelques témoignages

La renaissance des greffésVaïna Chadouly  : “Je ne connaissais pas la maladie rénale, j’ai commencé la dialyse à Bellepierre pendant mon hospitalisation. J’avais peur des aiguilles ! Après 3 ans de dialyse, j’ai été greffée en 2004. ça s’est bien passée, mais j’ai été victime d’une infection six mois après. Je suis très croyante, j’ai la foi, et aujourd’hui, j’ai une fille de 7 ans qui est en pleine forme. J’ai gardé mon poids depuis 2004 en pratiquant marche et randonnée. Désormais, je vis bien en faisant attention”.
Richemène Coutaye : “J’ai effectué 7 ans de dialyse. On a découvert ma maladie en métropole après un bilan de santé banal. J’ai mis près de 3 ans à l’accepter, le sport m’a beaucoup aidé. On m’a appelé deux fois en six ans pour être greffée. En vain. Je suis retournée en dialyse. Le 30 aout 2018, le coup de fil de la délivrance est arrivé. Me voilà greffée, ça change complètement la vie, je me sens bien. Merci aux néphrologues et aux soignants de l’Aurar qui m’ont soutenue”
Marie-Catherine Montoya : “En effectuant un bilan sanguin, on a constaté que mon taux de créatinine avait explosé. Du jour au lendemain, j’arrive au CHU, on me dit qu’il me reste 48 heures à vivre. La claque ! Ma vie a basculé. J’ai commencé par la dialyse à domicile car j’avais honte d’être malade. Mon fils et mon mari voulaient me donner un rein, j’ai d’abord refusé. Le docteur Aizel (Ndlr : néphrologue à l’Aurar) m’a convaincu d’accepter. J’ai été greffée à Toulouse il y a deux ans, grâce au don de mon époux, et ça change la vie du jour au lendemain. Sport, hygiène de vie… je nage, je marche tous les jours, je ne mange plus de sel ni de sucre mais je m’en accommode très bien”.

Les meilleurs ambassadeurs, ce sont les patients
Professionnels et cadre de santé sont unanimes pour souligner le rôle clé des patients dans la démarche du don pour la vie. « On ne peut pas dissocier don et greffe, les patients et associations de patients ont un rôle important à jouer en matière de coordination, pour sensibiliser la population », affirme le Professeur Henri Vacher-Coponat, responsable médical de la greffe rénale à la Réunion.
Albert Genisson, directeur d’exploitation du territoire Nord-Est à l’Aurar, fait écho en soulignant que “les meilleurs ambassadeurs, ce sont les patients”. Il salue la portée des témoignages lors de cette table ronde : “Parler de son vécu, de son histoire de vie, c’est révéler un peu de son intimité. Un grand merci à celles et ceux qui nous ont fait partager leur parole ».

La renaissance des greffés

Pr Henri Vacher-Coponat, responsable médical de la greffe à la Réunion, Dr Jean-Claude Gouiry, coordonnateur des prévèlements d’organes et tissus au CHU Nord ; Albert Genisson, directeur d’exploitation Nord-Est à l’Aurar.