RESSOURCES HUMAINES

Les métiers de l’Aurar – Line Condapanaïken, psychologue

Les métiers de l’Aurar – Line Condapanaïken, psychologue

Actualités, Ressources humaines

Line Condapanaïken, psychologue 

En quoi consistent vos missions auprès des patients dialysés ?

« J’essaie de connaître le fonctionnement psychologique du patient, d’évaluer ses limites, ses seuils de ressources, d’analyser ses ressources psychiques, etc. L’insuffisance rénale chronique est une maladie difficile à cause des frustrations et des restrictions qui y sont associées. Nos échanges portent essentiellement sur ces thèmes. »

Votre approche thérapeutique est-elle individualisée ?

« Tout à fait, c’est une approche au cas par cas, en fonction de la personne, de son histoire. Il faut s’adapter aux situations, laisser parler pour mettre du sens sur les émotions, les événements. La discussion est importante, l’écoute tout autant, bien évidemment. (silence). Et il arrive que je me transforme en punching-ball pour encaisser des insultes, de la colère… »

Comment faites-vous face dans ces moments-là ?

« Je sais très bien que cette colère n’est pas dirigée contre moi, que l’expression d’une émotion fait du bien. Souvent, avec du recul, les patients finissent par s’excuser de s’être un peu emportés. Mais c’est normal. »

Quelles sont les attentes les plus fréquemment exprimées lors de vos discussions ?

« Tout ce qui relève de la gestion du stress et de la frustration. La vie en dialyse demande beaucoup d’efforts, de sacrifices. C’est une maladie qui peut isoler car les patients passent beaucoup de temps en soins, dans les ambulances, trois fois par semaine. D’où l’importance de maintenir du lien social, d’avoir le soutien de la cellule familiale, et que les soignants soient constamment à l’écoute lors de la prise en charge. »

La fin de vie, vous en parlez ?

« Oui, les patients y sont souvent confrontés dans leur entourage en dialyse. J’ai l’habitude d’aborder le sujet en tenant compte de toutes les croyances, qu’elles soient religieuses ou mystiques. Il est plus facile de dire à quelqu’un d’aimer la vie lorsqu’il croit en quelque chose de supérieur. »

Vous devez aussi partager les moments de joie des patients, n’est-ce pas ?

« Bien sûr. Les mariages, baptêmes, anniversaires et autres événements heureux, ça fait partie de l’interaction. J’aime à dire que les moments heureux d’une vie doivent être un moteur. Comme l’a dit Spinoza, le but ultime de l’homme n’est-il pas de tendre vers la joie ? »

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