LES PATIENTS GREFFÉS VIVENT MIEUX ET PLUS LONGTEMPS
A la Réunion depuis bientôt deux ans, le professeur Henri Vacher-Coponat est chef du Pôle néphrologie et responsable médical de la greffe rénale au CHU de la Réunion.
Le Professeur Henri Vacher-Coponat, chef du Pôle néphrologie au CHU, dresse un état des lieux de la greffe rénale à la Réunion. Combien de transplantions en 2017 ? Quelle démarche à suivre ? Les bénéfices pour les patients ? Interview.
Professeur Vacher-Coponat, quels sont les derniers chiffres de la greffe rénale à la Réunion ?
A fin août, nous comptabilisons 52 greffes réalisées en 2018. Les personnes transplantées ont 47 ans en moyenne, 19 ans pour le plus jeune, 81 pour le plus âgé. Un enfant a aussi bénéficié d’une greffe. Les chiffres sont en amélioration. Ce n’est pas encore satisfaisant, vu le nombre de patients en attente, mais on progresse. Idéalement, la Réunion devrait réaliser entre 80 et 100 greffes chaque année.
Quelle est la démarche à suivre pour un patient qui souhaite une transplantation ?
Il en parle à son néphrologue, un premier bilan est réalisé, puis il prend rendez-vous pour une consultation dans le centre de greffe. Quelques examens supplémentaires peuvent être nécessaires puis si tous les voyants sont au vert, le patient est alors inscrit sur une liste d’attente. Il peut aussi en discuter autour de lui et avoir une proposition de don d’un rein de son vivant par un proche.
Combien de personnes sont dans l’attente actuellement ?
Environ 300. Il faut compter en moyenne trois à quatre ans d’attente avant d’obtenir une greffe issue d’un donneur décédé, même si ce délai pour un patient précis est imprévisible, et peut être beaucoup plus court ou plus long. C’est plus long qu’en métropole.
Existe-t-il des contre-indications médicales ?
Elles sont assez peu nombreuses : être atteint d’un cancer non guéri, d’une infection en cours. Avoir un état de santé qui ne permet pas l’anesthésie ou la chirurgie, des troubles neurologiques qui empêchent un suivi normal de la greffe.
Pourquoi la greffe donneur vivant n’est-elle pas opérationnelle dans notre département ?
On y travaille. Je ne préfère pas m’avancer sur un délai précis, mais ça devrait être possible d’ici un an. Il y a une exigence chirurgicale à satisfaire. Nous voulons que l’intervention soit parfaitement sécurisée, que les risques soient réduits a minima. […]
- Retrouvez l’intégralité de cet interview dans notre magazine ici : Aurar Mag 31 – Sept 2018