Parcours de vie face à la maladie
Un groupe de paroles a rassemblé des patients et des personnels des unités Nord-Est de l’Aurar, à l’occasion de l’inauguration du centre Le Charmoy. Un grand merci aux participants.
Jean-Pierre DRULA (Dialyse péritonéale à domicile) :
« Je suis tombé malade à cause de l’hypertension, j’ai démarré mon traitement il y a six mois. Ma réaction au début ? De la colère ! Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait, j’étais énervé d’être obligé de stopper mon travail. Ma femme m’a aidé. Après trois mois à l’hôpital et un mois en centre, j’ai commencé l’entraînement en dialyse péritonéale à l’Aurar. Une dialyse par le ventre (Ndlr : péritonéale), chez moi, pendant mon sommeil. Ça se passe mieux, je commence à accepter, ma femme m’accompagne, il faut que je surveille mon poids, ma tension, que je mange sans sel ou presque. Pas facile, mais il faut ces sacrifices, désormais, pour préserver ma santé ».
Zina MITRIDE (hémodialyse en centre) :
« J’en suis à 10 ans de dialyse cette année. C’est dur, il n’y a pas d’autres mots, mais je m’accroche avec l’aide de mes enfants. Mon quotidien, c’est passer de l’ambulance à ma chambre. Il y a un mois, je me voyais partir… le corps ne suivait plus. Heureusement, j’ai la chance d’être bien entourée, d’avoir un mari présent à chaque instant. Plus question aujourd’hui de retourner à l’hôpital pour un traitement lourd. Je veux finir ma vie, tranquillement, à l’Aurar ou chez moi ».
Colette FOLGOAT (greffée) :
« J’ai eu un lupus en 1991, une maladie rare, peu connue à l’époque. Au départ, l’acceptation est difficile, surtout vis-à-vis des enfants. Faire une place à la maladie est un long processus. Début 2010, je buvais 1,5 l de coca par jour, je n’arriverai plus à marcher, j’ai été contrainte de commencer la dialyse en urgence, au CHU, pendant trois jours, puis à l’Aurar de Saint-Denis. J’y ai rencontré une équipe formidable, appris à être autonome : monter un générateur, me piquer, me débrancher. L’an dernier, ma vie a changé avec la greffe. Le coup de fil salvateur est arrivé après un voyage à Lourdes ! Mon donneur est ma demi-sœur, que j’ai appris à connaître il y a peu. Un ange tombé du ciel ! Un amour très fort nous unit aujourd’hui. Mon suivi médical post-greffe se passe bien. Je dois observer un traitement anti-rejet à vie, mais ce n’est rien comparé aux 12 heures de dialyse par semaine ».
Retrouvez également les témoignages d’Angélique TECHER (hémodialyse en centre) et Claude PAGNEAU (Hémodialyse en centre) dans le dernier Aurar Mag.