Portrait de patient, Ludovic Robert

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« Aimer la vie avec toutes ses montagnes »

Deux ans après le diagnostic de son insuffisance rénale, Ludovic Robert a trouvé son équilibre entre sport et travail.

Ludovic Robert

Courir, une passion pour Ludovic Robert, qui enchaîne sans peine 15 à 20 km d’entraînement chaque week-end.

Il croque la vie à pleines dents malgré la maladie. Ludovic Robert, 37 ans, dialysé depuis 2 ans, enchaîne sans peine 15 à 20 kilomètres chaque week-end. «Le sport est un équilibre, j’en ai besoin pour être bien ». A son compteur depuis 2012 : deux trails de Bourbon, cinq Mascareignes et une bonne demi-douzaine de courses dominicales par an. « Lorsque l’on m’a annoncé la maladie, j’ai posé deux questions au médecin : vais-je pouvoir continuer le sport et avoir des enfants ? Il m’a vite rassuré. A mon âge, je ne me voyais pas rester à la maison avec une allocation », rapporte le natif de Saint-Denis.

Fonceur et hyperactif, cet ancien journaliste, désormais responsable de la communication à la Chambre d’agriculture, s’est rapidement adapté aux contraintes de la dialyse : « J’ai commencé en urgence par un traitement en cathéter veineux central à l’unité du Port. Puis j’ai essayé la dialyse péritonéale avec les équipes sud de l’Aurar. Ça s’est bien passé, mais avec ma pratique sportive assez intensive, j’avais du mal à filtrer correctement mes reins ». Les médecins lui ont alors conseillé de revenir à l’hémodialyse en centre, trois fois par semaine. « Un moment difficile, je ne voulais pas de ce modèle, j’en avais peur après avoir vu mon frère souffrir. Finalement, je me suis adapté. Un chirurgien m’a fait une fistule aux petits oignons ».

Depuis septembre 2019, Ludovic Robert effectue des séances du soir à Quai Ouest (Saint-Denis), à cinq minutes de son lieu de travail. « La dialyse du soir est adaptée à mon rythme professionnel. Je fais ma séance à 17h en sortant du boulot. A 21h, retour à la maison, aux Avirons, avec mon propre véhicule. Je ne me couche pas trop tard pour être en forme le lendemain ». Durant le confinement, le jeune homme a pu concilier télétravail et dialyse, à Saint-Leu, dans la nouvelle unité de Portail. Coup de fil, rédaction de mails et de communiqués, avec un seul un bras, puisque l’autre est immobilisé pour la filtration. « Pas toujours commode, mais on s’adapte », sourit Ludovic, pleinement épanoui dans ses fonctions au service des professionnels de l’agriculture. « Je travaille avec une équipe dynamique, il y a beaucoup de challenges à relever : construire un modèle agricole, favoriser une meilleure autonomie alimentaire, une production plus vertueuse, mener le combat pour mettre fin à notre dépendance aux produits frais et permettre aux agriculteurs péi de pouvoir vivre du circuit court »

Objectif greffe

Ludovic Robert

Connecté pour le travail pendant sa séance de dialyse à Saint-Leu.

Côté course, le passionné de trail se projette vers une participation au Semi raid 974 en septembre. 55 km à parcourir entre Cilaos et le Port, en passant par le Maïdo. Un défi, à n’en pas douter, pour un dialysé : « Ce sera un peu mon ultra trail, un rêve avant d’être malade ! Je connais bien ce parcours, mais il faudra un entraînement pour être à la hauteur ». Pas de pression pour autant, ce n’est pas son genre. Pas d’impatience non plus dans la perspective d’une transplantation rénale. « Je suis inscrit sur la liste depuis seulement un an. Je prends mon mal en patience. La greffe, poursuit-il, mieux vaut ne pas l’attendre au quotidien et plutôt s’adapter à la dialyse si on ne veut pas être frustré ». Deux ans après le diagnostic brutal de son insuffisance rénale, Ludovic Robert se veut lucide et résolument optimiste. « Les équipes de l’Aurar sont au top dans la prise en charge. J’ai la chance d’être en bon état, sans complications. Je n’ai pas le droit de subir, je veux profiter au maximum. Aimer, apprécier la vie avec toutes ses montagnes ». Une métaphore pleine de leçon.

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