Une greffe pour une nouvelle vie
Claude-François Chane-Law a 42 ans et est technicien de maintenance. Depuis sa greffe de rein, il a retrouvé sa liberté et un certain confort de vie. Retour sur son parcours.
Comment avez-vous vécu vos années de dialyse ?
J’ai été diagnostiqué à 33 ans. Ça a été difficile à accepter car j’étais jeune ! Mais j’ai eu beaucoup de chance, car mon patron et mes collègues ont été compréhensifs : j’ai continué à travailler à temps plein et mes collègues m’ont beaucoup aidé. Heureusement, sinon ça aurait été difficile ! Le travail m’a permis de penser à autre chose, de cloisonner. C’est aussi pour ça que je ne voulais pas de dialyse à domicile : au centre, je me soigne, chez moi, j’ai ma vie.
Le plus contraignant était de faire attention à mon bras [à cause de la fistule en place, NDLR], de me restreindre sur les boissons, la nourriture, etc. Mais au fil du temps, on le fait machinalement.
La greffe était-elle une évidence pour vous ?
C’était la seule autre solution. Au début, j’étais réticent par rapport à l’opération, ses risques … et j’avais peur que ça lâche au bout d’un certain temps.
Alors quand on m’a annoncé qu’il y avait un greffon compatible, j’ai paniqué ! Je me posais plein de questions, j’étais tétanisé ! Mais j’ai rencontré des personnes greffées qui en parlaient normalement. Alors je me suis lancé, même avec le stress ! j’ai été opéré le 30 juillet 2015. Mes frères et sœur auraient voulu me donner un rein mais j’ai refusé car eux aussi auraient eu des restrictions alimentaires. Je ne voulais pas leur imposer de changer de mode de vie [en réalité, « il n’y a aucune raison pour que le style de vie du donneur change après qu’il ait donné son rein (pas de régime, pas de traitement, reprise de toutes les activités antérieures, etc.) », selon la fondation du rein, NDLR].
Et comment cela s’est-il passé ?
Quand je suis entré au bloc, les chirurgiens ont continué à discuter normalement, comme si de rien n’était : ça m’a beaucoup rassuré, je me suis dit que c’était une opération tout à fait courante.
Et dès la fin de l’opération le greffon fonctionne, et ça, ça m’a fait du bien. Quand j’ai ouvert les yeux, c’était fini, tout allait bien.
Pendant les 6 mois suivants, j’ai eu de nombreux rendez-vous de contrôle mais malgré ça.j’étais très heureux :je n’avais plus de dialyse. j’ai repris le travail normalement après 5 mois d’arrêt.
Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Ma fille de 14 ans oublie presque que j’ai été malade tellement mon état s’est amélioré ! Et je suis heureux qu’elle me voie comme quelqu’un de normal, qu’elle me voie bien. j’ai toujours peur de retourner en dialyse. Ça me permet de ne pas faire n’importe quoi !
C’est toujours bizarre de me dire que j’ai l’organe de quelqu’un d’autre. Mais on est en harmonie donc tout va bien, je lui fais confiance !
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“La greffe de rein et le don du vivant” – Professeur Alexandre Loupy – Néphrologue
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