Voyage musical en dialyse

Bandeau sur les yeux, casque sur les oreilles, Marie* semble profondément détendue sur son lit. Après 20 minutes de voyage musical, elle confirme : « C’était planant, relaxant ! A mon réveil, j’ai eu l’impression d’être ailleurs qu’en dialyse ».

Pour une première, l’expérience est probante. Depuis le début d’année, l’Aurar de Saint-Louis propose des séances de musicothérapie aux patients volontaires. Pas une détente improvisée en écoutant une playlist zen sur Youtube mais bien « un soin de confort personnalisé, standardisé, basé sur les principes de l’hypoanalgésie », souligne le Dr Serban Ardeleanu, le médecin à l’initiative de ce projet. 

Depuis une tablette, le patient a le choix entre 30 programmes instrumentaux.

Variété de genre en fonction des goûts, tempo modulable, tout comme le niveau d’intensité émotionnel. « Selon ses envies, le patient peut être détendu ou stimulé », résume Laurent Carassou, l’infirmier référent du Clud* et en charge du déploiement du programme.

Des retours positifs

 Une quinzaine de patients l’ont déjà expérimenté à Saint-Louis. Les retours sont positifs. « Après quelques séances, le changement a été flagrant chez notre patient témoin, rapporte l’infirmier. Il était plus détendu, dormait mieux. Il a même demandé à avoir le programme à domicile et a réduit son traitement antalgique ».

Diminution de l’anxiété, des douleurs chroniques, stimulation de la mémoire, etc. De nombreuses études internationales ont déjà prouvé les bienfaits de la musicothérapie dans un cadre thérapeutique, rappelle le Dr Ardeleanu, ravi que l’Aurar soit le premier établissement de dialyse réunionnais à promouvoir ce protocole qui cadre parfaitement avec les orientations du Clud. 

Convaincu lui aussi, Laurent Carassou a pour mission de former ses collègues pour répondre à la demande croissante des patients.

Une première évaluation du programme de musicothérapie sera transmise aux membres du Clud, le 14 mars prochain. Nul doute que le voyage musical en dialyse devrait faire des émules, à terme, dans d’autres centres.

*Comité de lutte contre la douleur