Julie plus forte que la maladie

Déc 26, 2023 | Actualités

PORTRAIT

Diabétique depuis l’enfance, dialysée à 35 ans, Julie Robert s’efforce de surmonter ses handicaps pour aller de l’avant et assurer l’avenir des 3 enfants. Portrait d’une battante

Elle n’est pas la moins bavarde dans son centre de dialyse (Quai Ouest à Saint-Denis). Avec l’équipe soignante mais aussi les autres patients. Toujours un petit mot, une suggestion. Julie Robert a le profil de la patiente ressource, celle dont l’expérience peut aider, encourager. Derrière le sourire de cette maman de 40 ans, un parcours de vie difficile marqué par les maladies. Le diabète de type 1, dès ses 3 ans, des complications à l’adolescence puis une insuffisance rénale décelée durant sa troisième grossesse. « Enzo est né à 6 mois et demi car on a constaté qu’il ne prenait plus de poids. Après l’accouchement, on m’a posé un cathéter de canaud, j’ai enchaîné les bilans et les médicaments ». Le verdict du néphrologue ne laisse alors plus de doutes. Les reins de Julie sont abîmés, un traitement de suppléance s’impose. «Le médecin m’a proposé la dialyse péritonéale mais ça n’a pas marché. J’avais des difficultés à éliminer l’eau et les toxines ». En janvier 2020, à l’aube de la pandémie de Covid, alors qu’elle vit en métropole, Julie entrevoit l’espoir d’une double greffe (rein et pancréas). En vain, son cas clinique s’avère trop complexe selon les chirurgiens, qui renoncent à l’intervention.

L’espoir d’une greffe

 

Retour à la Réunion, place à un traitement par hémodialyse conventionnelle. Cette fois, l’organisme de Julie s’adapte mieux. Depuis 3 ans maintenant, la Dionysienne dialyse trois fois par semaine, dès l’aube. « Je dialyse à 5h pour avoir la liberté de me reposer le midi, placer des rendez-vous médicaux dans la journée et pouvoir récupérer mon fils à sa sortie d’école, explique-t-elle, avant d’ajouter : « Je n’ai pas mieux comme solution pour le moment ».

Mieux, c’est la perspective d’une transplantation rénale. Julie est inscrite sur la liste, elle vient de réaliser les examens préalables nécessaires. Espoir et patience.  « On m’a parlé du don vivant, mais je préfère attendre et ne pas me sentir redevable vis-à-vis d’un donneur qui me serait proche », confie-t-elle. Mieux, c’est aussi mettre en œuvre un projet professionnel qui lui permettrait d’accéder à son propre logement avec ses enfants. « Financièrement, ce n’est pas facile », avoue avec pudeur l’ex assistante commerciale, qui se verrait bien, avec le concours d’une amie d’enfance, reprendre une activité de couture à partir de vêtements à recycler.  « Je n’ai que 40 ans », tonne Julie, endurcie par les épreuves, et plus forte que la maladie.

*Depuis que nous l’avons rencontrée pour cet article, Julie Robert a eu accès à une greffe de rein.

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